Hier,
Ryoishi Kurokawa faisait son spectacle à l'occasion de la soirée d'ouverture du festival Némo, qui fête ses 10 ans cette année.
D'habitude, ce genre de performance video abstraite, incompréhensible, discordante, m'ennuie, je trouve ça fatiguant et parfois un peu prétentieux.
Mais là, non. Loin de là ! J'étais littéralement fascinée.
L'écran est partagé en deux. Il est amusant de regarder simultanément les deux côtés, laissant à l'oeil droit le côté droit et à l'oeil gauche le côté gauche. A partir de là, on décolle. Il n'y a rien à comprendre. Il y a tout à voir, à sentir.
L'univers proposé est riche et complexe.
Les images sont plastiquement recherchées.
Le son saute de rupture en scratch, passant du bourdonnement aux doux cliquetis, articulant une symphonie moderne.
Quelle joie d'être enfin libéré de ce que Peter Watkins appelle la "monoforme", ce cadre tout fait à l'intérieur duquel on glisse des images pour faire des films standardisés, certes efficaces mais prévisibles.
Ici, perte totale de repère.
Bienvenue au coeur d'un maëlstrom binoculaire où il s'agit de se laisser aller à expérimenter une nouvelle logique du regard face à l'écran, laissant à nos sensations et à notre imagination une plus grande place.
A vivre !
Télécharger le programme du festival Némo (entrée gratuite)